lundi 13 août 2012

La capitale des porcs

Un après midi d'août dans le centre de Paris.

Je guide une touriste australienne fraîchement arrivée en France dans le quartier le plus touristique de la ville la plus touristique du monde.

Et partout , sous les ponts, dans les escaliers, dans les recoins des petites rues, sous les ponts près de Notre Dame, voire même sur les cadenas d'amour du pont de l'archevêché : les mêmes trainées sur le sol, la même odeur prenante d'urine ravivée par le soleil et la chaleur.

Comme à chaque fois, je suis en colère contre les clodos, les poivrots et les fêtards qui souillent ces endroits et contre notre satané côté latin bordélique qui est la cause de tout ça.

Mais voilà, je n'y peux rien, pas plus que la mairie de Paris apparemment. C'est comme ça chaque année.

L'été, Paris pue.

jeudi 9 août 2012

Carré Blanc la galerie d'Eric Marrian

Une galerie de photos originale, high key sur fond noir.
Des clichés un peu mystérieux comme je les aime.
Le travail du photographe Eric Marrian.

mardi 7 août 2012

Bouderie

Caroline boude.
En fait, je dis qu'elle boude, mais je ne pense pas que ce terme soit exact, ou proche de la réalité.
On dirait plutôt qu'elle est submergée et qu'elle se met sur la touche.
Impossible de lui parler, ou en tous cas de communiquer.
Elle est renfermée sur elle même, se mure dans des occupations derrière lesquelles je ne pourrai pas l'atteindre : lecture, mots croisés ou émissions absconses à la télé.

Je sais que ça durera le temps qu'il faudra, mais que d'ici là je ne pourrai rien faire. Sa plus longue période de non-communication avec moi (appelons ça comme ça) à duré plus de 4 jours. Un enfer.
Mais en règle générale, c'est plus court, cela ne dure que quelques heures, voire une journée.

Le pire dans cela, c'est de ne pas toujours savoir ce qui déclenche ce comportement, quelle goutte d'eau à fait déborder le vase. La plupart du temps, j'ai une idée assez précise des conneries que j'ai pu faire ou dire, mais le fait de ne pas comprendre exactement comment elle le ressent me frustre énormément, d'autant plus que même si nous débriefons après, j'ai rarement une explication plus complète que : "c'est un tout, Alex".

Dans ces moments là, quand elle est murée dans son silence, sa colère ou sa tristesse, je suis isolé. N'ayant pas d'explication, je gamberge, m'interroge, suppute, le tout sur des bases assez fragiles la plupart du temps. C'est dans ces moments là que je songe à la quitter, tant je ne les supporte pas.

Et puis, les nuages s'éclaircissent. Elle revient vers moi. Parfois on discute longuement, remet des choses à plat. Parfois, les retrouvailles sont plus physiques. Parfois, dans le pire des cas, on revient doucement à un status quo.

Ce qui me rassure un peu quand même, c'est ce post de Dita : je ne suis pas le seul à avoir un hérisson à la maison.

mercredi 4 juillet 2012

Violences en commun

Scène 1 : dans une station de métro de la ligne 1 à Paris.

Un homme semble très excité. De taille moyenne, mince, nerveux, il insulte frénétiquement une jeune femme qui est assise et subit placidement sans bouger.
Des frites, reste d'un achat au Mc Donalds du coin jonchent le sol. Les insultes elles, volent "salope, je t'apprendrai à me traiter comme ça, sur le Coran, tu vas voir ce que je vais te faire !". Le type saute dans tous les sens, menace des personnes qui font mine d'intervenir.
La fille ne réponds pas, ne dit rien, reste assise à regarder devant elle. Elle ne semble même pas connaitre le gars.

Je suis dans un petit groupe de personnes qui s'approche des deux protagonistes, ne sachant pas trop quoi faire, mais se préparant à intervenir s'il la frappe.
Le train tarde, évidemment, alors que normalement il y en a un toutes les deux minutes sur cette ligne !

Au final, un groupe de contrôleurs RATP, alertés par le volume sonore du gars, interviendront sans toutefois arriver à le calmer. La fille reste assise, malgré l'arrivée du train.

Incompréhensible.

Et assez perturbant. Sentiment d'impuissance face à ce déchaînement de violence verbale. Aucun de mes efforts ne m'apportera vraisemblablement jamais la constitution nécessaire pour faire face avec confiance à un gus pareil. Je ne sais pas ce qui se serait passé s'il l'avait effectivement frappée.


Scène 2 : RER A

Le train est arrêté dans une gare. Une annonce du conducteur "nous stationnons en gare à cause d'un incident grave de voyageur". L'euphémisme habituel pour un suicide ou un malaise qui s'est très mal terminé. Quelques minutes plus tard, le verdict tombe : trafic interrompu. Je vais devoir rentrer à pied. Quelques centaines de milliers de personnes n'auront pas ma chance et devront se débrouiller pour rentrer chez elles dans un bordel indescriptible.

C'est le train juste avant le mien qui a causé/subi l'accident. J'aurais pu être dedans.
Et pourquoi cet "incident" juste avant l'heure de pointe ? Suicide ou véritable accident ?


Je ne sais pas trop quoi penser de ces deux événements.
Sinon ceci : quand on met trop de rats dans un espace confiné, ils finissent pas s'agresser les uns les autres.
Nous ne sommes pas très différents.

jeudi 28 juin 2012

Joli timelapse montagnard

Pour mon lectorat des Alpes : je sais qu'il y a au moins une personne :-)




Pour la petite histoire, ce genre d'animation est réalisé en prenant des photos à intervalles réguliers. C'est tout un art apparemment, que je vais pouvoir tester maintenant que j'ai un intervallomètre pour mon appareil.
Vivement les vacances.

jeudi 14 juin 2012

mercredi 13 juin 2012

Le scénario



J'avais découvert ce qui suit dans la rubrique "rencontres sans lendemain" d'un site de petites annonces.

bonjour
Je cherche une rencontre sans lendemain avec un homme créatif et libéré, inutile de me répondre si vous ne l'êtes pas.
J'attends de votre part un texte de 250 mots décrivant de façon précise et détaillée le scenario de la rencontre que vous me proposez.
Je ferai mon choix en fonction de ce texte... 


Ce petit défi en 250 mots me paraissait intéressant, j'ai donc sauté sur ma plume et ait rédigé la réponse suivante.

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Vous m’attendrez à la terrasse d’un café, dans un quartier dont nous conviendrons à l’avance. Vous aurez eu soin de vous habiller de façon élégante et sexy et de choisir des sous-vêtements qui me troubleront.

Je vous rejoindrai rapidement et nous discuterons autour d’un verre, pour prendre un premier contact pas trop abrupt et nous faire à l’idée de ce qui suivra.

Puis, je vous emmènerai en voyage. Oh, pas très loin tout d’abord : jusqu’à un hôtel en day-use, dans une chambre confortable et cosy, attenante à une salle de bains impérativement dotée d’une baignoire, que j’aurai eu soin de réserver.

Nous pourrons alors faire une connaissance plus intime, sensitive, tactile. Nous prendrons notre temps pour nous déshabiller mutuellement. Je vous emmènerai alors jusqu’au bord de la baignoire pour vous faire couler un bain que j’agrémenterai de sels aux agrumes. Un bain très chaud qui évacuera une partie du stress de votre semaine.

Je vous abandonnerai alors pour préparer la chambre, pour y créer une ambiance visuelle, sonore et olfactive qui transformera les lieux, vous fera voyager sans bouger de cet hôtel.

Une fois sortie du bain, séchée, je vous conduirai dans ce lieu transformé et vous vous allongerez sur une serviette moelleuse. Je vous masserai ensuite comme j’aime à le faire, en prenant mon temps et en suivant mon itinéraire favori, sans oublier de faire des haltes prolongées aux endroits les plus palpitants.

Les mots me manquent pour vous décrire la suite. Et si nous l’écrivions ensemble ?

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Contrat rempli.
250 mots. Pile. (ou alors j'ai mal compté).


Mais comme je m'y attendais, je n'ai jamais eu de réponse.

lundi 4 juin 2012

Crescendos

Ca a commencé quand j'étais tout jeune. J'aimais bien Peer Gynt, l'opéra de Grieg et surtout la partie assez courte intitulée Dans le Hall du Roi de la Montagne que je passais et repassais parfois assez fort.


(comme pour pour la Chevauchée des Valkyries, je préfère la version avec un choeur, mais elle n'était pas partageable)

Et puis sont venus d'autres musiques : Dream On d'Aerosmith, Stairway to Heaven de Led Zep, Child in Time de Deep Purple.


Tous ces morceaux ont un point commun : ce sont des crescendos.
Et ce goût pour les montées en puissance lentes et mesurées qui culminent en un final déchaîné (voire plus) ne s'est jamais démenti.

samedi 26 mai 2012

La porte ou l'escalier


Clémenceau disait : le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier.

Je ne suis pas d’accord.

D’abord parce que je prends l’ascenseur. Pas par flemme, mais pour éviter d’arriver hors d’haleine à l’étage où on m’attend.
Ensuite, parce que pour moi, le meilleur moment avant une rencontre, c’est devant la porte, juste avant de frapper.

C’est le moment que j’attends, parfois depuis longtemps et il va bientôt prendre forme, sortir du fantasme, devenir réalité.

Elle s’est préparée pour moi : maquillée, discrètement parfumée, a revêtu un élément de lingerie qui m’est encore inconnu et qui me troublera avant d’être trop vite enlevé.

Et derrière cet écran de bois sur lequel je m’apprête à frapper, elle m’attend.

Dieu sait à quoi elle pense. Peut-être est-elle aussi impatiente que moi. Peut-être me regarde t’elle par l’œilleton, sans comprendre pourquoi j’attends.

Allez, je frappe.
Petit remue-ménage dans l’appartement.
Non, elle n’était pas en train de m’observer, mais elle vérifie maintenant que c’est bien moi.

La porte s’ouvre. Elle reste cachée derrière, probablement dans une tenue qu’il vaut mieux que ses voisins ne voient pas.

J’entre.

La porte se referme derrière moi.

Je me retourne.





Et vous, que préférez-vous : la porte ou l’escalier ?

jeudi 24 mai 2012

Submergée

Encore une photo un peu mystérieuse, mais moins high key cette fois.


J'aime bien le cadrage et la gestion du reflet qui mettent bien en valeur ce petit détail.
En plus, avouez que devant une telle disposition on n'a qu'une envie : jouer avec !


mercredi 23 mai 2012

Lester et moi



Ce post est inspiré par ce texte d’Usclade. Mais il était en gestation depuis un moment, en fait après avoir revu American Beauty.

Ce film m’avait laissé un assez bon souvenir quand je l’avais regardé pour la première fois. J’étais alors dans la dizaine précédente et pas réellement concerné (me disais-je) par les déboires du héros, Lester Burnham.

Mais en le revoyant au début de cette année, j’ai été troublé. Lester à le même âge que moi. Comme moi il se voit enfermé dans une petite vie familiale tranquille, rassurante et ennuyeuse. Comme moi il se remet au sport et tente de changer les choses (de façon assez chaotique).

Les points communs s’arrêtent là. Je ne pense pas être dans une situation aussi désespérante que Lester, dans pas mal de domaines. J’ai fait des choix tant professionnel que personnel qui m’ont épargné de sombrer aussi bas.
Et je n’ai pas acheté de Pontiac Firebird 1970 rouge, mais j’avoue que j’aimerais bien une Triumph TR6 « British Racing green ».

Caroline n’a pas aimé le film, officiellement parce qu’elle a trouvé la fin glauque. À mon avis, la vraie raison est la même que celle qui me le rend aussi sympathique : il nous renvoie une image de nous-mêmes qui n’est pas flatteuse, mais assez juste et montre qu'on peut toujours changer les choses, même s'il y a un prix à payer.

"There is no fate, but what we make"
(une sentence tirée d'un film totalement différent !)

lundi 21 mai 2012

L'oeil et le masque

La source de ce post est une photo envoyée par Dita, issue sans doute de la même collection que celle dont elle nous régale dans son Boudoir.
J'ai également envoyé une photo à Dita, vous pourrez donc aller voir ce qu'elle lui a inspiré.


Voici donc la photo qu'elle m'a soumise.



Et le texte qui en est inspiré.

L'oeil et le masque


Comme à chaque fois, Marc était fébrile, le regard rivé sur son téléphone, posé sur la petite table.
Il avait tout revérifié 10 fois. Sans raison, puisque « jouant à domicile », il pouvait difficilement être pris en défaut.
Et maintenant il l’attendait. Elle était un peu en retard et il commençait à douter qu’elle viendrait. Pourtant elle avait eu l’air enthousiaste, par mail d’abord, puis par téléphone.

Il sursauta presque lorsque l’écran de l’iPhone s’anima. Un simple SMS.
« Je suis devant le 32 »
Il lui donna le code et attendit qu’elle monte les étages, se rapprochant de la porte le cœur battant.

Lorsqu’elle frappa enfin, il se donna quelques secondes pour se rasséréner. Il devait avoir l’air calme, sûr de lui, professionnel.
Il prit une grande inspiration et ouvrit.

Elle était aussi jolie que sur les photos, un peu plus grande qu’il ne l’avait imaginée, maquillée comme il le lui avait demandée et l’air un peu curieuse.

Il balbutia quelques mots et la fit entrer. La débarrassa de sa veste. Dans le petit studio, le radiateur soufflait et la température était tiède, presque trop chaude. Il lui offrit un café et ils échangèrent quelques banalités pendant qu’elle le buvait. Elle avait amené son book, mais il le connaissait déjà presque par cœur. Il lui montra son portfolio. Elle l’examina avec une petite moue appréciative et toujours cet air un peu inquisiteur.

Cela faisait maintenant presque 20 minutes qu’elle était là. Ce fut elle qui demanda « on commence ? ».
Marc acquiesça.

Il la regarda distraitement se déshabiller et mettre le peignoir en soie qu’il avait préparé. Puis il tendit le bras vers la table, referma ses doigts sur son boitier et passa la courroie autour de son cou. Le poids du lourd reflex dans sa main, la texture du grip sous ses doigts, la tranquillité froide du métal le rendaient plus sûr de lui.

Il se sentit beaucoup mieux, le visage caché derrière le viseur, absorbé par ses cadrages, le réglage de ses flashes de studio, la direction de son modèle. Il prenait quelques vues, regardait le résultat sur l’écran arrière, partait sur une autre idée, cadrait de nouveau, son esprit travaillant avec régularité, au rythme des déclenchements. Complètement absorbé, il utilisait au mieux le temps qui lui était imparti, reprenant dans l’ordre les idées qu’il avait notées avant qu’elle n’arrive, les accessoires qu’il avait préparés.
Elle se prêtait docilement au jeu, comprenant presque instantanément ce qu’il attendait d’elle, prenant quelques initiatives, le regard vif, souvent braqué droit sur l’œil noir de l’objectif qui la fixait.

Il remarqua à peine qu’elle se tenait souvent trop près de lui, le frôlait, comme à dessein et affectait une complicité un peu excessive.

Ce fut elle qui suggéra cette pose, allongée sur le dos, les yeux clos derrière le masque qu’il lui avait donné.
Il prit une première vue, puis sous exposa un peu et ouvrit le diaph pour diminuer la profondeur de champ. Elle allongea une de ses jambes juste avant qu’il ne déclenche. En regardant le résultat sur l’écran arrière, il sut confusément que ce serait cette vue qu’il retiendrait. Tout semblait parfait : son attitude abandonnée, l’éclairage latéral qui dessinait parfaitement ses courbes, la profondeur de champ réduite qui floutait légèrement ses seins, son visage perdu dans l’ombre du masque...

Elle le lui confirma quelques minutes plus tard alors qu’ils regardaient ensemble les photos qu’il venait de décharger et faisaient un premier éditing. Même en grande taille sur son écran, celle là était parfaite.

Elle semblait contente de la séance et resta longtemps à discuter avec lui, semblant attendre quelque chose. Marc, toujours dans son trip, ramenait immanquablement la discussion à la photo, sa passion.

Lorsqu’elle partit, il faisait nuit. Juste avant de sortir, sur le pas de sa porte, elle lui fit la bise, restant un peu plus longtemps qu’elle n’aurait dû en le regardant droit dans les yeux. Puis la porte se referma.

Marc retourna à son poste de travail. Le visage éclairé par l’écran, il poursuivit le tri de ses photos. L’excitation de sa visite, du shooting qu’ils venaient de faire retombait peu à peu. Il sentit une boule lui monter peu à peu au fond de la gorge à mesure qu’il se remémorait les détails de son attitude en regardant les photos qu’il affichait une à une à son écran.
Il sentait confusément qu’il avait raté quelque chose.
Il attrapa son téléphone presque distraitement, hésita, le cœur battant, puis le reposa. Il était trop tard pour la rappeler maintenant, elle devait être dans le métro, à mi-chemin de chez elle.
Un peu de son parfum flottait encore dans la pièce.

Marc se leva, rêveur, et se dirigea vers sa cuisine. La journée avait été longue et il devait penser à autre chose qu’à son loisir préféré maintenant. La photo qu’il avait choisie resta affichée à l’écran quelques instants, seule source de lumière dans la pièce obscure. Puis l’écran s’éteignit.

samedi 12 mai 2012

High key






Curieux comme cette photo semble mystérieuse quand on la regarde de loin, même on devine clairement de quoi il s'agit. L'oeil qui se fond dans le clair du bras, les différentes courbes qui définissent le triangle central...
Comme quoi on peut créer du mystère sans mettre le sujet dans l'ombre.

samedi 5 mai 2012

L5

Salope
Connasse

Enflure qui me pourrit la vie depuis au moins 3 ans, m'empêche de faire ce que je veux, me fait mal comme c'est pas humainement possible, résiste à toutes les attentions que je peux lui porter, n'a que faire de tous les exercices que je peux faire pour la calmer, me donne la démarche d'un vieillard et me fait dépenser un pognon dingue non remboursé par la sécu.

Je hais ma cinquième lombaire.

vendredi 4 mai 2012

Changements

J'ai recommencé à courir

J'ai repris les pompes, les abdos et je fais joujou avec de la fonte plusieurs fois par semaine

Je surveille ce que je mange (bien plus qu'avant)

J'ai entrepris de manger 5 fois par jour

J'ai perdu 3 kgs en quelques semaines et me maintiens à un poids stable depuis

J'ai pris des rides (que j'assume)

J'ai rasé ma barbe

J'ai changé de coiffure

J'ai changé ma façon de m'habiller

J'ai changé de boulot : suis passé d'indépendant à gérant associé

J'ai changé mon attitude par rapport à Caroline


Bref, je me tape la quintessence de la crise de la quarantaine.

Et lors d'une réunion des anciens d'une société où j'ai travaillé, ce jeune con a osé me lancer : "Ouah, c'est dingue, t'as pas changé d'un pouce, je t'aurais reconnu tout de suite !"

Je l'aurais bouffé.

samedi 21 avril 2012

Le bouton


Photo par Mark Velasquez

Je suis confortablement installé, allongé, la tête calée entre les cuisses de Cassiopée.

Sa peau pâle à toujours cette légère fragrance fraîche et unique, en plus d’être d’une captivante douceur.

Mais j’ai délaissé cette douceur il y a quelques minutes déjà, et m’intéresse désormais exclusivement à son intimité, son yoni comme disent les adeptes du tantrisme.

Mon nez, caressé par les friselis cuivrés de sa toison, est enivré de son odeur intime. Mes mains, qui ont naturellement une certaine tendance à l’oisiveté dans ces moments-là explorent, caressent, complètent le travail de ma langue.
Cette dernière goûte, monte, descend, tourne, accélère, ralentit, virevolte, tantôt lascive et lente, tantôt rapide .

Au fil de nos rencontres, le terrain de jeu sur lequel elle s’active m’est devenu familier. Je sais quels mouvements vont déclencher ses petits gémissements incontrôlés, voire les commentaires qu’elle fait pour m’encourager.
Je sais qu’elle bouge peu, concentrée, attentive et qu’elle m’arrêtera avant le moment fatidique pour pouvoir jouir avec moi, plus tard.

Je me régale
Elle se régale
Nous nous régalons

Je prends mon temps.


Puis je nous accorde une pause, le temps de regarder, le cœur serré de tendresse, le petit bouton qui se montre timidement sous sa capuche nimbée d’humidité, en me disant que c’est quand même une des plus belles choses que j’aie vu de ma vie.

mercredi 18 avril 2012

Humeur musicale du moment



Pas très gai, mais je ne luis pas non plus !

Tu dors ?



4h. Réveillé comme d’hab.

Caroline se réveille elle aussi, se lève, puis après quelques minutes d’absence, revient se coucher.

Ma main se hasarde de son côté du lit et rencontre le coton de sa chemise de nuit. Je n’irai pas plus loin dans ma caresse, connaissant déjà la réponse probable à mes timides avances : « Aleeeex, tu as vu l’heure ? (excuse numéro 5) »

Un peu bizarrement, elle me demande « tu dors ? »

Les réponses se bousculent rapidement dans ma tête, toutes aussi inappropriées et informulables.

« Non, je ne dors pas. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis réveillé. J’insomnise, comme ça m’arrive souvent. Et comme souvent, je rêvasse dans un demi sommeil, je fais de petits scénarios et pour tout dire, je fantasme. Je pense à d’autres que toi, à des possibles, à des probables, à des déjà connues que j’aimerais bien revoir. Et comme souvent dans ces moments-là, je suis plein de sève, raide comme un manche de pelle, gorgé d’un désir que tu ignores superbement depuis maintenant 2 semaines et qui se porte désormais sur d’autres que toi. »

4h42. Elle s’est rendormie. J’ai écouté un moment sa respiration lente et régulière, puis me suis levé pour écrire ce billet.

dimanche 15 avril 2012

Désiré



Ça s’est passé lors de ma première rencontre avec Cassiopée. Nous avions déjeuné au restaurant dans une petite terrasse intérieure, elle avec sa robe rouge décolletée qui attirait irrésistiblement mon regard et celui des trois types de la table d’à côté, moi, vaguement coincé au départ, mais finalement assez à l’aise et bavard, comme souvent. À un moment toutefois, j’ai dû m’interrompre à , figé par l’intensité d’un de ses regards. Je n’ai pas compris sur le coup.

Plus tard, dans son appartement, c’est elle qui a pris l’initiative, alors que j’hésitais comme un ballot, plantant une fois encore son regard dans le mien et passant ses bras autour de mon cou avant de commencer à jouer avec sa langue dans ma bouche.

Alors que je dégrafais impatiemment, le haut de sa robe, debout contre elle dans le couloir, elle s’est moquée gentiment : « ça fait un moment que tu attendais ça, n’est-ce pas ? ». Je n’ai pu qu’approuver avant de plonger mon visage entre les seins doux et blancs que je venais de libérer.

Quelques minutes plus tard encore, elle n’a plus eu sur elle que sa culotte, une petite chose d’un rose un peu criard, mais d’une configuration particulièrement excitante et inconnue de moi jusqu’alors : entièrement ouverte sur l’arrière. La lingerie de Cassiopée n’a depuis, eu de cesse de me ravir, mais je dois dire que pour cette première fois, elle avait fait fort.
Elle me confia doucement « j’ai envie de toi » et m’a invité à vérifier. Je ne me suis pas fait prier et j’ai glissé doucement mes doigts dans l’ouverture de sa culotte. Cassiopée était trempée. Sur le coup, j’ai été troublé, mais pas particulièrement surpris.

C’est après, en y repensant, que ces détails m’ont ému. Cassiopée avait choisi avec soin sa robe et ses dessous pour me plaire. Elle m’avait lancé ce regard que je n’avais pas compris lors de ce repas interminable au restaurant parce qu’elle pensait à ce qui pourrait suivre. Elle m’avait désiré à ce moment-là, puis plus tard, et de façon plus explicite, dans son appartement.

Ça peut paraitre bizarre, mais j’ai l’impression que ça ne m’était pas arrivé depuis des années.

jeudi 12 avril 2012

Cours toujours



C’était il y a une quinzaine d’années, j’avais 25 ou 26 ans. Je devais aller jogguer sur un parcours de santé avec Thierry, un vieux copain du lycée.

Sport Etudes, joggueur régulier, Thierry a toujours été nettement plus sportif que moi.

Je prévoyais de faire environ 6 km, tranquillement, mais il avait une autre idée et a suggéré un parcours différent, que je ne connaissais pas.

Au final, nous avons fait 9 km. N’étant pas du tout habitué à une telle distance, j’ai fini épuisé et j’ai eu des courbatures dès l’après-midi.

Par la suite, j'ai passé des années sans aller courir, me contentant du minimum syndical au niveau sport.
Et puis, j'ai repris le jogging il y a 2 ans environ, en commençant par courir 20 minutes et en augmentant la durée progressivement.

La semaine dernière, j’ai couru au total 3h40 en 4 séances, soit environ 4 fois ce qui m'avait éreinté il y a 15 ans !
Comme quoi avec un entrainement régulier, on peut encore progresser, même avec un corps de quadra.

Quant à Thierry… il court le marathon de Paris le week end prochain !

lundi 9 avril 2012

Présentations

Je m’appelle Alex.

J’habite dans une rue tranquille, d’un quartier tranquille d’une ville de banlieue parisienne.

J’ai 42 ans, encore pour quelques temps : 42 ans d’une existence sans histoire, sans vagues, sans relief.

J’aime : passer mes vacances l’œil collé au viseur de mon reflex numérique, cuisiner en écoutant de la trance, les voitures de sport, pourvu qu’elles aient au moins mon âge et le sexe qu’on dit (à tort à mon sens) faible.

Je n’aime pas : les clients qui me rappellent frénétiquement en pensant que je travaillerais moins vite s’ils ne le font pas, la mode ridicule des chaussures à bout long et pointu et l’odeur du poisson dans la cage d’escalier quand je rentre le soir.


J’ai une femme. Appelons la Caroline.

Caroline aime : passer du temps à jardiner les mains dans la terre, déplacer des meubles et planifier la déco de son intérieur, passer des heures plongée dans un roman, ma cuisine.

Caroline n’aime pas : trouver trop de bordel en rentrant le soir, ses collègues de travail, quel que soit ledit travail, le sexe.

Elle n’a pas toujours été comme ça. Autrefois, Caroline avait une libido, qui mystérieusement disparu à la naissance de notre fils pour ne plus réapparaitre qu’épisodiquement depuis.


Nous avons donc un fils. Appelons le Quentin.

Quentin aime : jouer dans la résidence avec ses copains, les vaisseaux Star Wars, les voitures de sport, qu’elles aient ou non l’âge de son père.

Il n’aime pas : ranger, faire ses devoirs avec moi et plus globalement faire un quelconque effort qui aille contre ses intérêts premiers, ma cuisine.


Il y a un peu plus d’un an, j’ai été pris d’un grand vertige à l’idée que ma vie pourrait continuer encore 20 ou 30 ans comme actuellement et se terminer sans que j’aie vraiment vécu tout ce que je souhaitais.
Alors j’ai commencé à changer des choses. C’est un work in progress, nourri par des réflexions intenses, des bouquins de développement personnel, des frustrations et des insomnies.

C'est un peu ce que j'aimerais raconter sur ce blog. L'avenir dira si j'y parviendrai comme je le voudrais.